Si vous effectuez plus de 20 000km, il est toujours plus intéressant de rouler au gazole. Seulement, certains clients de flottes automobiles prennent conscience que beaucoup de leurs véhicules ne roulent qu'entre 10 000 et 15 000km par an, ce qui va les amener à renouvelerprogressivement leur parc automobile par des modèles essence.
La tendance actuelle
Malgré une fiscalité automobile plus avantageuse, les entreprises n’ont pas migré massivement vers des voitures essence lors du renouvellement de leurs parcs.
Depuis deux ans, les constructeurs revoient leurs gammes et proposent désormais des versions équipées de moteurs essence sur les finitions “Business” destinées aux flottes d’entreprises.
Leur objectif est d’anticiper un éventuel bannissement du diesel dans les villes et de proposer une alternative essence aux entreprises.
Toutefois, ces modèles n’ont pas encore rencontré une totale adhésion.
Plus conséquent a été le choix récent de l’opérateur Orange en renouvelant une partie de son parc automobile, avec l’acquisition 700 Citroën C3 en version essence. Ces dernières vont donc rejoindre la flotte d’Orange qui totalise déjà 20 000 véhicules.
Le marché des citadines se tourne vers l’essence
Il faut toutefois reconnaître que la Citroën C3 joue dans une catégorie où le choix des motorisations essence dans les flottes devrait s’accélérer. Et ce pour deux raisons :
• ce type de véhicule est souvent utilisé dans un univers urbain et pour de faibles kilométrages annuels, ce qui les rend plus économique en version essence
• le coût de diésélisation des petits moteurs qui équipent cette catégorie de voiture est important, et contribue à les rendre moins compétitives dans les entreprises
Comme le souligne François-Xavier Castille, directeur général d’Arval France, « les mesures d’équilibre de la fiscalité entre l’essence et le diesel entrées en vigueur en début d’année n’ont pas encore eu d’impact sur la demande de voitures essence, mais le mouvement attendu va s’étaler sur cinq ans. Actuellement, à partir de 20 000 km, il est toujours plus intéressant pour un véhicule d’entreprise de rouler au gazole. En dessous de ce kilométrage, nous proposons désormais une offre alternative essence à nos clients et là, le choix du diesel commence à baisser un peu au profit de l’essence ».
C’est tout récemment qu’a été introduite la nouvelle fiscalité en faveur des modèles essence dans les entreprises. Pour rappel, la TVA est actuellement déductible par les entreprises sur leurs achats de gazole à hauteur de 80% pour les voitures particulières, et à 100% pour les véhicules utilitaires. Depuis le début de l’année et au cours des cinq prochaines années, cette « récupération » de la TVA sera progressivement accordée par palier pour les voitures essence. C’est donc vers un rééquilibrage très progressif que s’acheminent les entreprises pour leurs choix de véhicules. Les 10% de TVA récupérables dès cette année par les flottes sur les modèles essence ne devraient en effet pas provoquer de réelle mutation dans les entreprises.
Mais pour Jean-François Chanal, directeur général d’ALD Automotive, « le fait d’avoir un plan de récupération de la TVA sur cinq ans permet désormais aux modèles essence d’être acceptés dans la car policy des flottes d’entreprises. Cela n’annonce pas l’arrivée massive de véhicules essence, mais une prise de conscience parmi certains de nos clients que beaucoup de véhicules roulent peu, et qu’entre 10 000 à 15 000 km par an, il est désormais plus intéressant de rouler avec des modèles essence ».
Le favori des “gros rouleurs”
Reste que pour l’ensemble des flottes d’entreprises, le kilométrage annuel moyen se situe souvent autour de 30 000km, et là, les voitures diesel affichent un coût total d’utilisation plus faible que les modèles essence et restent privilégiées dans les entreprises.
Ainsi, la part des motorisations diesel a beau globalement décroître dans les ventes de voitures en France pour ne plus représenter que 47% des modèles achetés, elle n’en reste pas moins largement majoritaire dans le choix opéré par les flottes d’entreprises.
Comme l’explique l’Observatoire des véhicules d’entreprises, « sur l’ensemble du premier trimestre, l’analyse des immatriculations de voitures particulières auprès des entreprises montre un repli de 14,4% des modèles essence et une part de marché de 16,6% (contre 18,1% au premier trimestre 2016). Les modèles diesel, eux, baissent de 5,7% par rapport également au premier trimestre 2016, mais leur part de marché dans les flottes d’entreprises passe de 77,1% à 78% sur les premiers mois de 2017 ».
Il faudra donc encore un peu de patience pour voir les voitures diesel céder peu à peu leur place à leur équivalent essence dans les flottes d’entreprises.
Source : L'Opinion