Suite aux mouvements de grève qui s'organisent un peu partout en France contre la réforme des retraites, la mobilisation se renforce au sein des sites pétroliers. Après une période de trève, le mouvement repart de plus belle jusqu'à vendredi, voire samedi midi dans certains cas.
Selon le magazine Marianne, plusieurs des sites de Total et Esso sont en cours de perturbation à Gonfreville, Grandpuits, Feyzin, Donges ainsi que la Mède, Fos-sur-mer et Gravenchon.
A l'heure où nous écrivons ces lignes, 425 stations sont en rupture partielle d'essence et 95 sont en rupture totale, notamment du côté de Brest, de Reims et dans la région parisienne. Puisque les expéditions sont bloquées, les raffineries ont dû ralentir la cadence. Fabien Privé Saint-Lanne, secrétaire général de la CGT du site Total de Donges, affirmait en début de semaine : "il n’y aura aucune livraison de carburant depuis la raffinerie, que ce soit par pipeline, par bateau, par wagon ou par camion".
On le sait, le gouvernement juge ces actions illégales car considérées comme des "actes abusifs". Ces derniers seraient ainsi passibles d'un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende, une peine pouvant tripler en cas de violence. Hier, le Premier ministre avait affirmé sur l'antienne de RTL : "J'ai demandé aux préfets de mobiliser les forces de l'ordre pour qu'il n'y ait pas de blocage de dépôt".
Les conséquences de ce mouvement n'ont pour l'heure pas un impact important. Selon l'Union Française des Industries Pétrolières, 1,5% des stations sont en déficit sur au moins un type de carburant. On ne souhaite toutefois pas parler de pénurie à l'échelle nationale. Le blocage de certains dépôts oblige les transporteurs à se rendre sur un point d'approvisionnement plus éloigné. On compte en tout 200 dépôts sur l'ensemble du territoire.
Le prix à la pompe augmentera-t-il ?
Cependant, il se peut que certaines stations-services répercutent le coût de ce transport sur le prix à la pompe. Marianne rapporte les propos d'un réprésentant de l'UFIP, lequel déclare : "Les camions doivent aller chercher l'essence dans un autre dépôt quand celui de la raffinerie est fermé, ce qui retarde l'acheminement".
Lors des perturbations du mois de décembre, sur son flux Facebook, le groupe Leclerc avait souhaité s’expliquer sur la hausse du prix au sein de ses stations services et notamment celle de Concarneau. En cause : l’approvisionnement. L’enseigne explique ainsi : “Précision sur le prix très élevé : 1.449€. Nous n'avons pas le droit de vendre à perte et le transport doit être inclus dans le prix de revient. C'est la loi.”
Pour repérer les stations-services les moins autours de vous, téléchargez l'application Essence&CO disponible sur Android et iOS;