Crise sanitaire : 170 stations en faillite

17/06/2020

Si ces dernières semaines, les prix des carburants sont progressivement repartis à la hausse, la crise sanitaire a toutefois eu des conséquences irréversibles sur certaines stations-services. Plusieurs cesseront définitivement leurs activités.

Si ces dernières semaines, les prix des carburants sont progressivement repartis à la hausse, la crise sanitaire a toutefois eu des conséquences irréversibles sur certaines stations-services. Plusieurs cesseront définitivement leurs activités.

Selon les chiffres du comité professionnel du pétrole, du 20 au 31 mars les livraisons de carburant effectuées à l’ensemble des stations-services avaient chuté de 80% pour l’essence et de 76 % pour le gazole.

Fin avril, le Conseil national des professionnels de l'automobile (CNPA) expliquait que 77% des stations-services avaient constaté une forte baisse de leurs ventes aux alentours de 80%. Plus de la moitié des gérants de station confirmaient avoir été affectés très lourdement en estimant probable le risque de faillite de leur entreprise sans un retour d'activité soutenue au 11 mai. Le CNPA ajoutait que "4 % (...) déposeront le bilan avant le 11 mai."

Les stations perdent leurs clients habituels

Et c'est précisément ce qu'il se passe aujourd'hui pour 170 stations essence, principalement localisées dans les zones rurales. Beaucoup d'entre elles sont en effet dépendantes des professionnels disposant d'une carte carburant et passant régulièrement au sein de leur établissement faire le plein. Tous professionnels n'ont toutefois pas repris le travail. Par ailleurs, les vancanciers, d'ordinaire de passage dans les stations, sont également les grands absents de cette année. Enfin, les locaux au sein des villages ont considérablement réduit leurs déplacements.

Francis Pousse, porte parole du CNPA, explique à France Info que si l'activité est déjà devenue plus dure en zone rurale depuis quelques années, les stations, à l'instar des bureaux de tabac, essaient toutefois de se ré-inventer en multipliant leurs activités (lavage, relais colis depot de pain). Dorénavant, les stations commercialisent des masques de protection. "Mais au bout d'un moment ce n'est plus tenable", affirme M. Pousse.

La situation de ces stations est en outre menacée par la présence des chaines de supermarchés disposant elles-aussi de stations-services en y commercialisant le carburant pour quelques centimes moins cher.

La semaine dernière, le géant pétrolier Total affirmait que la situation devrait revenir à la normale, au moins sur les autoroutes, à partir du mois prochain, à l'occasion des premiers départs en vacances.

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